Natacha Gondran, professeure à Mines Saint-Étienne, et Aurélien Boutaud, chercheur associé au CNRS, travaillent ensemble à approfondir les enjeux liés aux des limites planétaires. Experts en évaluation environnementale, ils sensibilisent aux risques associés à la transgression de ces limites et plaident pour des transformations urgentes vers des modèles économiques et sociaux durables.
Invités de La Terre au carré sur France Inter, avec Mathieu VIDARD, ils rappellent l’urgence d’agir pour éviter des perturbations irréversibles, et appellent à une réflexion collective pour garantir un avenir viable sur une planète aux ressources limitées.
Depuis la Révolution industrielle, l’équilibre stable de l’Holocène, période ayant permis l’épanouissement des civilisations humaines, est fragilisé par l’impact croissant des activités humaines. Ce basculement marque l’entrée dans l’Anthropocène, une nouvelle ère où l’homme devient le principal moteur des bouleversements environnementaux globaux.
Pour préserver les conditions favorables à la vie humaine, des chercheurs ont proposé en 2009, dans la revue Nature, le concept des limites planétaires : des seuils à ne pas franchir sous peine de déclencher des changements irréversibles. Dès cette première évaluation, trois limites étaient déjà dépassées : le changement climatique, la perte accélérée de biodiversité et les rejets excessifs d’azote. Ce cadre scientifique a depuis influencé les politiques de durabilité mondiale.