Sobriété circulaire dans les organisations
Contexte du stage
Les crises environnementales et climatiques couplées au contexte géopolitique posent de nombreux défis (notamment en matière de disponibilité des ressources) et interrogent sur nos modes de production et de consommation.
La sobriété largement prônée par un certain nombres de consommateurs (Hebel, 2019) en tant que solution face aux défis climatiques consiste selon l’ADEME[1] à nous questionner sur nos besoins et à les satisfaire en limitant leurs impacts sur l’environnement tout en prenant en compte les limites planétaire (Princen, 2003). Or du côté des entreprises la sobriété est largement perçue comme un concept associé à la décroissance et aux connotations négatives qu’elle suppose pour l’économie et la société (Beulque et al, 2023). Circulariser l’activité de production tout au long du cycle de vie des produits (Biens ou Services) en priorisant sur l’atteinte des objectifs d’éco-efficience constitue l’une des principales solutions adoptées par les entreprises afin de limiter l’impact environnemental de leurs activités. Or cette dernière est associée à une conception faible de la durabilité (Bocken, 2021) qui dans certains cas est source d’effet rebond. Dès lors comment concilier sobriété et économie circulaire ? Quels peuvent être les impacts environnementaux, sociaux et économiques d’une telle démarche à l’échelle des entreprises ?
La sobriété circulaire bien qu’elle constitue un concept émergent dans la littérature académique mérite une attention particulière. En effet, elle implique à l’échelle des entreprises une redéfinition du système de production centrée sur l’adoption de pratiques innovantes orientées vers la frugalité et qui suppose de développer des produits accessibles à tous (simplicité), durables (dimension environnementale) et de qualité (Haudeville & Bas, 2016).
Ce travail de recherche se situe à la frontière entre la littérature en économie de l’innovation frugale/économie circulaire et sobriété.
Objectif du stage
L’objectif du stage est de définir à travers un ensemble de critères le concept de sobriété circulaire et d’évaluer les impacts économiques, sociaux et environnementaux de l’adoption de ces pratiques à l’échelles des organisations.
Missions à réaliser dans le cadre du stage
- Réalisation d’une revue bibliographique portant sur la sobriété circulaire
- Définition des critères associés à la sobriété circulaire
- Organisation d’études de cas d’entreprises Françaises et Québécoises : prise de rendez-vous, recueil de données secondaires
- Réalisation d’entretiens auprès de responsables d’organisation
- Analyse des données
- Rédaction de documents de synthèse pour les entreprises étudiées
- Communication des résultats obtenus auprès de différentes instances : réunions, présentation aux départements de l’Institut Fayol …
Dates et conditions de déroulement de stage
Ce projet se déroulera sur une durée de 5 mois, entre mars et août 2024, avec une possibilité d’ajuster le début et la fin du stage au sein de cette période. Il sera basé à Saint-Etienne au sein de l’Institut Henri Fayol de l’Ecole des Mines.
Indemnité de stage : environ 550€/mois.
Le stage sera supervisé par Michelle Mongo enseignante chercheure à Mines Saint Etienne et Marc Journeault, enseignant chercheur à l’université de Laval (Québec).
Profil recherché
Le stage s’adresse à des étudiants de niveau Master 2 recherche (de préférence) en sciences économiques et de gestion.
Comment candidater ?
Envoyez votre CV et votre lettre de motivation à michelle.mongo@emse.fr avant le 03 février 2024, en mettant « candidature stage Sobriété Circulaire » dans l’objet du mail.
Des entretiens seront organisés en visio-conférence.
Références
Aggeri, F., Beulque, R., & Micheaux, H. (2023). L’économie circulaire. La Découverte, Paris, collection « Repères ».
Beulque Ré, Micheaux H, Ntsondé Joë, Aggeri F, Steux Chloé, Sufficiency-based circular business models: An established retailers’ perspective, Journal of Cleaner Production (2023), doi: https://doi.org/10.1016/j.jclepro.2023.13943
Bocken, N. & Short, S.W. (2021). Unsustainable business models–Recognising and resolving institutionalised social and environmental harm. Journal of Cleaner Production, 312, 127828.
Haudeville, B., & Bas, C. Le. (2016). L ’ innovation frugale : une nouvelle opportunité pour les économies en développement ? 1. Mondes En Développement, 173(1).
Hébel, P. (2021). Fragmentation des consommateurs autour de la sobriété. Constructif, 59, 24-29. https://doi.org/10.3917/const.059.0024
Princen, T. (2003). Principles for sustainability: from cooperation and efficiency to sufficiency. Global Environmental Politics 3 (1), 33–50. https://doi.org/10.1162/ 152638003763336374
[1] https://infos.ademe.fr/lettre-strategie-juin-2021/la-sobriete-une-aspiration-croissante-pas-encore-un-projet-de-societe/