Merci à la rédaction du Nouveau Pop’Sciences Mag d’avoir interviewé des enseignants chercheurs de l’Institut Fayol pour son numéro consacré à la thématique « Réconcilier industrie et société ».
Au sommaire :
De l’ouvrier au robot, l’Homme dans l’usine du futur, avec Nadine Dubruc, enseignante chercheure à l’Institut Henri Fayol de Mines Saint-Etienne, membres du laboratoire COACTIS, qui explique que Leur fonction est de diminuer la pénibilité au travail et permettre des gains de productivité. « Ce qu’on attend d’un cobot, c’est qu’il exerce ses tâches de façon autonome sans gêner le travail de l’opérateur, sans l’interrompre pour cause de défaillance ou, le blesser bien sûr ». Dans le cadre du projet SIRAM, cette docteure en psychologie sociale étudie comment mieux prendre en compte l’usage du robot par l’Homme lors de sa conception. Une mise en situation simple (un robot mobile apporte des pièces à une personne en situation de travail), sur la plateforme IT’M Factory de l’École, a montré que la collaboration Homme-robot n’était pas immédiate. En effet, l’opérateur non averti ressent d’abord de l’angoisse du fait de cette interaction, mais celle-ci disparait progressivement au profit d’une confiance grandissante dans le fonctionnement de la machine. « La formation à l’outil s’avère cruciale pour lever ces appréhensions », souligne Nadine Dubruc. Elle remarque : « Un propos de l’expérimentateur a sonné comme un point de vigilance : l’impression de froideur ressentie durant l’expérience ».
Selon Xavier Delorme, enseignant chercheur à l’Institut Henri Fayol de Mines Saint-Etienne en génie industriel au laboratoire d’informatique, de modélisation et d’optimisation des systèmes (LIMOS), « L’opérateur de production n’est pas amené à disparaître ! ». Xavier Delorme s’intéresse à la prise en compte du facteur humain dans les systèmes de production. Au-delà des métiers non automatisables, car faisant appel à des savoir-faire peu reproductibles par un logiciel, le scientifique défend la valeur que représente l’Homme en matière de flexibilité. Pour appuyer ses propos, il se réfère à des études menées avec le géant allemand Daimler Chrysler. « Championne européenne en matière d’automatisation, l’Allemagne enclenche aujourd’hui la marche arrière, explique Xavier Delorme. Certains de ses industriels remettent des opérateurs sur les chaînes de production car leurs capacités à changer rapidement de tâches et de rythme de travail est sans égal face aux robots ».
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