Des chercheurs de l’Institut Henri Fayol, Mines Saint-Etienne, des chercheurs partenaires du projet CoSWoT, des étudiants de l’Institut Supérieur des Techniques de la Performance (ISTP), et des étudiants Ingénieurs Civils des Mines (ICM), se sont réunis virtuellement du 24 au 26 mars pour travailler sur un projet de jumeau numérique du bâtiment du campus de Saint-Etienne, Espace Fauriel au sein de la plateforme Territoire. A terme, ce projet peut soulever des problématiques variées, proches des intérêts des chercheurs de l’Institut Henri Fayol ou d’autres centres de recherche de Mines Saint-Etienne, comme l’efficacité énergétique, l’innovation « low tech », la modélisation statistique, l’analyse d’images, l’apprentissage, la sécurité, le respect de la vie privée, l’interopérabilité des données et des systèmes, la gestion distribuée des « assets » … Le projet offre un formidable potentiel dans le cadre : des enseignements, de projets « fil rouge », et en terme de recherche, tout en ayant une dimension éthique liée aux objectifs de développement durable de l’ONU.
Un terrain d’expérimentation pour l’enseignement
En 2020, le bâtiment de l’Espace Fauriel, a été le sujet de projets dans le cadre de plusieurs cours : Majeure Informatique, Toolbox Ingénierie et Interopérabilité des Systèmes Informatiques. Ce mercredi 24 mars, les étudiants du « Défi Big Data » ont pris connaissance des données (du bâtiment, mais pas seulement), des capteurs, et des actionneurs, potentiellement accessibles dans le bâtiment de l’Espace Fauriel. En groupe, ils ont réfléchi à des mesures pour contrer ou mitiger les risques soulevés par la prolifération des données personnelles, systèmes d’Intelligence Artificielle, et dispositifs de l’Internet des Objets, en imaginant des scénarios d’utilisation malicieuse de ces données et services. Une approche innovante, à la « Black Mirror », du nom d’une série télévisée de science-fiction britannique centrée sur des thèmes sombres et dystopiques qui examine la société moderne et les conséquences imprévues des nouvelles technologies.
Un terrain de réalisation de stages et projets d’étudiants
Sept étudiants de l’ISTP, spécialité Ingénieur en Valorisation Énergétique (IVE), dont le bâtiment de l’Espace Fauriel est le sujet d’un projet d’étude, se penchent en ce moment sur l’ensemble des documents et connaissances récoltés par les chercheurs et les membres des services généraux. En recoupant toutes ces données, et avec l’hypothèse de travail que l’on pourrait faire interopérer les différents systèmes d’information de Mines Saint-Etienne (calendrier prométhée, calendrier partage RENATER), les différents dispositifs IoT déployés dans le bâtiment, et le système immotique historique, ces étudiants ont déjà pu identifier des préconisations pour optimiser la gestion du chauffage et de la ventilation, principaux postes de dépense du bâtiment.
L’un des audits « énergie » à disposition de ces étudiants a été développé en 2014 par des étudiants du Mastère Spécialisé Expert en Efficacité Énergétique dans la Rénovation des Bâtiments (MS EERB).
Des projets industriels pour les élèves ingénieurs de 3e année ont également été proposés cette année en lien avec le FabLab de l’école, avec comme objectif de contrôler l’ouverture des fenêtres, ou encore d’automatiser la détection de l’ouverture des fenêtres à l’aide d’une caméra embarquée sur un robot mobile. Ces projets allient des compétences en programmation, Internet des Objets, et Intelligence Artificielle.
Un intérêt pour la recherche
L’Institut Henri Fayol est partenaire du projet ANR CoSWoT (Constrained Semantic Web of Things), qui vise à améliorer l’état de l’art en interoperabilité sémantique et en intelligence artificielle symbolique dans un contexte d’industrie du futur où des objets contraints communiquent sur l’internet des objets avec les technologies du web. Dans ce projet, l’applicabilité à différentes verticales est démontrée en ayant des pilotes à la fois en Bâtiment Intelligent (le bâtiment de l’Espace Fauriel de la Plateforme Territoire, et un bâtiment sur le campus LyonTech La Doua), mais aussi en Agriculture Numérique (ferme expérimentale de l’AgroTechnoPole de l’INRAE à Montoldre, 03). Edison Chung, doctorant financé par une convention bilatérale de recherche avec ENGIE R&D CRIGEN, s’intéresse à l’utilisation conjointe de technologies du Web Sémantique et des Systèmes Multi-Agents pour la gestion dynamique des « assets » du bâtiment. Ces deux projets font partie des exemples d’utilisations possibles du jumeau numérique du bâtiment de l’Espace Fauriel comme pilote d’expérimentation pour un projet collaboratif.
Les services généraux dans la boucle
Le développement du projet de jumeau numérique du bâtiment de l’Espace Fauriel de la Plateforme Territoire n’est rendu possible qu’avec l’implication des Services Généraux de Mines Saint-Etienne, et nous tenons à les remercier pour leur disponibilité et leur soutien. À David Jacquemond et Christophe Bruyas, des Services Généraux, qui nous éclairent avec leurs connaissances concernant l’historique du bâtiment de l’Espace Fauriel et sa Gestion Technique, et nous aident à localiser les sources d’information. À Niloufare Sadr, Dominique Berthet, et les autres membres de la DSI, qui nous apportent leur soutien pour ouvrir de manière sécurisée l’accès au système historique de Gestion Technique du Bâtiment. Merci à Max Hervy, délégué à la protection des données, et à Mélissa Benniche, juriste en charge de la contractualisation, qui nous ont apporté leur éclairage concernant la législation en vigueur RGPD et la possible traduction concrète en terme de collecte du consentement pour l’accès aux données personnelles, anonymisation des données, ou encore affichage des mentions légales. Leurs contributions permettront de nous assurer de l’utilité, de la sécurité, et de la légalité de nos actions, tout en favorisant leur acceptabilité par les usagers du bâtiment.